Lomé, le 27 mars 2020
Objet : Demande de libération immédiate des cadres syndicaux
de la CNT/Niger
Monsieur le Ministre,
L’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale tient par la
présente à dénoncer l’obstruction violente contre un meeting pacifique convoqué par des
organisations de la société civile et syndicales et la libération immédiate des activistes ainsi que
du camarade Secrétaire Général HALIDOU MOUKAILA de la SYNACEB.
En effet, les rapports qui nous sont parvenus indiquent que le dimanche 15 mars 2020 un
meeting pacifique a été organisé par les organisations de la société civile regroupées au sein du
cadre de concertation et d’action citoyenne (CCAC) et de certaines centrales syndicales dont la
confédération Nigérienne du Travail (CNT) ont subi une répression violente de la part des
éléments des forces de sécurité.
Conformément à la règlementation en vigueur, spécialement à la loi de la loi du 8 juin 2004
régissant la manifestation sur les voies publiques, les organisateurs ont au préalable informés
l’autorité compétente et n’aurait reçu aucune notification les y interdisant, cependant les forces
de sécurité aurait bloqués l’accès du lieu prévu du meeting et engagé une dispersion violente et
engagés des courses poursuites étendues à d’autres simples citoyens dans la ville de Niamey
qui ont occasionnés des troubles qui serait à l’origine d’une incendie déclenchée au marché de
TAGABATI occasionnant des pertes matériels et en vies humaines.
Il nous a été aussi rapporté plusieurs interpellations dont des activistes syndicalistes et
notamment du Secrétaire Général du Syndicat National des Agents et Fonctionnaires et
Contractuels de l’Enseignement de Base (SYNACEB), le camarade HALIDOU MOUKAILA.
La CSI-Afrique présente ses condoléances les plus attristées aux familles qui ont perdu les siens
et à l’ensemble du peuple nigérien.
La CSI- Afrique condamne ces actes de violations des droits humains et syndicaux et les actes
d’obstruction aux droits des travailleurs de se réunir et par là une recherche à fragiliser le cadre
du dialogue social dans un contexte difficile de tension sociale et de risques de l’extension de la
pandémie COVID-19, pendant laquelle il serait souhaitable que les forces vives canalisent leurs
énergies à cet effet.
La CSI-Afrique dénonce une violation de la convention 87 de l’OIT ratifiée par le Niger et
demande la libération de l’ensemble de tous les activistes arrêtés, l’ouverture d’une enquête
indépendante afin de déterminer les responsabilités des violences et de l’incendie du marché
de TAGABATI.
Nous exhortons les autorités nigériennes à prendre les dispositions nécessaires pour garantir à
tous les travailleurs leurs droits tels que définis dans la législation de votre pays.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.